Security agreement with Turkey contributes to Syria’s regional repositioning
French
Le chercheur Muhsen AlMustafa, spécialiste des affaires militaires et sécuritaires au Centre Omran, a déclaré dans un entretien accordé à L’Orient Today (15 août 2025) que l’accord de sécurité signé le 13 août 2025 entre Damas et Ankara représente la première coopération militaire directe et officielle entre les deux pays depuis la chute du régime Assad. L’accord comprend des programmes de formation militaire, un soutien technique et consultatif, ainsi qu’une assistance logistique, ce qui en fait un tournant qualitatif par rapport à la coordination informelle ou au soutien par procuration. Selon lui, cette étape place la Turquie en position de principal parrain régional du nouveau gouvernement syrien dans le secteur de la défense, grâce à un engagement institutionnel explicite qui consacre sa présence au sein de l’architecture défensive syrienne.
Concernant la dimension régionale, il estime que l’accord ne mentionne pas directement Israël (ce qui est naturel selon lui), mais qu’il donne aux institutions de défense syriennes davantage de profondeur et de structure, contribuant ainsi partiellement au repositionnement régional de la Syrie. Cependant, il exclut que l’accord limite la capacité d’Israël à mener des frappes en profondeur en Syrie ou qu’il constitue une menace directe pour celui-ci.
S’agissant de la position arabe, AlMustafa souligne que les attitudes des pays sont divergentes : si le Qatar et l’Arabie saoudite peuvent manifester leur soutien, d’autres États comme les Émirats arabes unis et l’Égypte se méfient de l’expansion de l’influence militaire turque. Sur le plan international, il affirme que les États-Unis sont de plus en plus préoccupés par le risque de marginalisation des Forces démocratiques syriennes (FDS) ou que cette coordination turco-syrienne dépasse certains accords de sécurité antérieurs.
Il ajoute que l’accord constitue un outil de pression sur l’Administration autonome du nord-est de la Syrie, l’obligeant soit à s’intégrer dans les institutions de l’État syrien, soit à faire face à la perspective d’une nouvelle opération militaire, notamment en raison du retard des FDS dans la mise en œuvre de l’accord du 10 mars 2025 avec Damas. Il conclut que le soutien turc aux institutions militaires syriennes renforce l’autorité de l’État central et donne à Damas des cartes supplémentaires pour gérer ses dossiers internes.
English
Researcher Muhsen AlMustafa, specializing in military and security affairs at the Omran Center, told L’Orient Today (August 15, 2025) that the security agreement signed on August 13, 2025, between Damascus and Ankara represents the first direct and official military cooperation between the two countries since the fall of Assad’s regime. The agreement includes military training programs, technical advisory support, and logistical assistance, making it a qualitative leap compared to previous informal coordination or proxy support. He believes this step places Turkey as the primary regional sponsor of the new Syrian government in the defense sector, thanks to an explicit institutional commitment that entrenches its presence within Syria’s defense structure.
On the regional dimension, he noted that the agreement does not mention Israel directly (which he considers natural), but it gives Syrian defense institutions more depth and structure, thereby partly contributing to Syria’s regional repositioning. However, he rules out that the agreement will reduce Israel’s ability to conduct deep strikes inside Syria or constitute a direct threat to it.
As for the Arab stance, AlMustafa pointed out that countries’ positions are varied: while Qatar and Saudi Arabia may show support, other states such as the UAE and Egypt remain wary of Turkey’s expanding military influence. On the international level, he stressed that the United States is increasingly concerned about the possible marginalization of the Syrian Democratic Forces (SDF) or that this Turkish-Syrian coordination could bypass some previous security arrangements.
He added that the agreement serves as a pressure tool on the Autonomous Administration in northeastern Syria, forcing it either to integrate into Syrian state institutions or face the possibility of a new military operation, especially with the SDF’s delay in implementing the March 10, 2025, agreement with Damascus. He concluded that Turkish support for Syrian military institutions strengthens the authority of the central state and provides Damascus with additional leverage in managing its internal files.

